
Je viens de mettre la main sur Metal Gear Solid Delta : Snake Eater, le remake tant attendu du chef-d’œuvre de Kojima. Après plusieurs heures à ramper dans la boue, manger des serpents et combattre l’unité Cobra, mon verdict est mitigé. Ce remake fidèle divise autant qu’il impressionne, un peu comme une mission qui ne se déroule pas exactement comme prévu… Tu me suis dans cette jungle de contradictions ?
Un lifting graphique spectaculaire mais des performances discutables
L’Unreal Engine 5 fait des merveilles sur les textures de ce remake. Les décors luxuriants de la jungle russe n’ont jamais été aussi beaux, et les visages des personnages atteignent un niveau de détail bluffant. Quand j’ai vu Snake, Eva ou The Boss pour la première fois, j’ai eu un vrai choc esthétique. Les expressions faciales, la modélisation des personnages, tout est ciselé avec une précision chirurgicale.
Mais derrière cette belle façade se cachent quelques problèmes techniques qui m’ont fait grincer des dents. Des chutes de framerate surviennent pendant les séquences d’action intense, brisant l’immersion. J’ai même subi deux plantages complets qui m’ont obligé à redémarrer ma console. Un troisième crash a failli corrompre ma sauvegarde, me donnant des sueurs froides pendant les cinq longues minutes où le système tentait de sauvegarder. Un comble pour un jeu qui mise tant sur la tension !
Ces problèmes techniques sont d’autant plus frustrants que le jeu est disponible sur Nintendo Switch 2 et autres plateformes nouvelle génération, des machines censées avoir les épaules pour faire tourner ce titre sans broncher. C’est dommage, car quand tout fonctionne correctement, c’est un vrai régal pour les yeux.
Le scénario culte de 1964 préservé dans ses moindres détails
Si tu n’as jamais joué à Metal Gear Solid 3, laisse-moi te planter le décor. Nous sommes en 1964, en pleine Guerre froide, peu après la crise des missiles de Cuba. Snake doit s’infiltrer en territoire soviétique pour exfiltrer Sokolov, un ingénieur travaillant sur une arme nucléaire dévastatrice. Évidemment, tout part en vrille assez rapidement.
Ce qui m’a frappé, c’est à quel point Konami a respecté le scénario original à la lettre près. Chaque dialogue, chaque cinématique, chaque twist narratif est reproduit fidèlement. C’est un véritable voyage dans le temps pour les fans comme moi, et une découverte extraordinaire pour les nouveaux venus.
La galerie de personnages charismatiques est toujours aussi captivante. The Boss reste l’un des personnages les plus complexes et fascinants de l’histoire du jeu vidéo. Les membres de l’unité Cobra sont aussi déjantés qu’à l’époque, et leurs affrontements toujours aussi mémorables. L’écriture et la mise en scène restent d’une qualité exceptionnelle, témoignant du génie créatif d’Hideo Kojima, grand absent de ce remake.
La façon dont l’histoire s’insère dans les événements réels de la Guerre froide ajoute une dimension fascinante au récit. J’ai adoré redécouvrir comment la fiction et l’Histoire s’entremêlent dans cette intrigue d’espionnage aux ramifications profondes.
Des mécaniques fidèles mais trop peu modernisées
Au niveau du gameplay, le système de camouflage reste au cœur de l’expérience. Je passe mon temps à changer de tenue pour me fondre dans l’environnement, qu’il s’agisse de me dissimuler dans l’herbe, la boue ou contre un tronc d’arbre. Le remake apporte une amélioration bienvenue avec un accès rapide aux camouflages via la flèche du haut, mais j’ai été déçu de ne pas pouvoir configurer mes propres sets de tenues. Une occasion manquée !
La chasse et la survie sont toujours aussi prenantes. Je dois traquer des animaux pour me nourrir et maintenir mon endurance. Le système de soins reste aussi exigeant qu’avant : il faut traiter chaque blessure individuellement avec le bon remède. Une balle ? Sortez le couteau ! Une brûlure ? Appliquez l’onguent ! Ce système minutieux contribue toujours à l’immersion.
Le CQC (Close Quarter Combat) fonctionne parfaitement et reste très satisfaisant. Saisir un ennemi par derrière, l’interroger ou lui faire une prise reste un plaisir simple mais efficace. Snake bénéficie de quelques mouvements supplémentaires comme la possibilité de se déplacer sur le dos ou accroupi, hérités des épisodes plus récents.
Mais voilà le hic : ces améliorations restent timides et la structure même du jeu n’a pas évolué d’un iota. Les niveaux sont identiques, le placement des ennemis n’a pas changé, et même les temps de chargement entre les zones ont été conservés ! J’attendais davantage d’audace de la part de Konami, comme des zones supplémentaires ou des mécaniques repensées.
Une expérience qui manque cruellement d’ambition
Ce qui me frustre le plus avec Metal Gear Solid Delta, c’est son manque flagrant d’ambition. Konami a joué la carte de la sécurité en se contentant d’un lifting graphique et de quelques ajustements mineurs. Même la fameuse « caméra nouvelle génération » tant vantée n’est en réalité qu’une reprise de celle introduite dans Metal Gear Solid 3 : Subsistence il y a près de vingt ans !
Les combats de boss, pourtant légendaires, auraient mérité quelques retouches pour les adapter aux standards actuels. L’affrontement contre Ocelot, par exemple, paraît terriblement daté en 2025. Sans dénaturer l’essence de ces duels, Konami aurait pu les moderniser subtilement.
L’absence du mode multijoueur Fox Hunt au lancement est également décevante. Il faudra attendre l’automne pour découvrir ce mode qui promet d’exploiter le système de camouflage en ligne. Une fois l’aventure principale terminée (comptez 10-12 heures), il reste le New Game+, le mode Snake vs Monkey et la collection de bobines 8mm à dénicher. C’est correct, mais pas révolutionnaire.
Finalement, ce remake illustre parfaitement son nom : Delta. Un changement sans modification de la structure. Une différence minime qui ne justifie peut-être pas l’investissement pour ceux qui connaissent déjà l’original par cœur. Pour les nouveaux venus, en revanche, c’est l’occasion idéale de découvrir l’un des plus grands jeux de tous les temps dans des conditions optimales… quand il ne plante pas !
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